Le taux de croissance économique est attendu à 6,3% en 2024, en diminution de 30 points de base par rapport à la prévision initiale estimée à 6,6% au début de l’année, après 6,4% en 2023
Le Ministre de l’économie et des finances Essowè Georges BARCOLA préside cette session. Pour cette dernière session de l’année, il était question d’examiner les conditions d’un meilleur financement de l’activité économique, d’échanger sur le projet de rapport annuel du Comité National de Crédit (CNC) destiné au Comité de Politique Monétaire (CPM) portant sur l’évolution de la situation économique et du système financier au titre de l’année 2024 et d’évoquer le programme de travail du CNC pour l’année 2025.Il se révèle au cours de cette réunion qu’après neuf mois d’activité, les indicateurs de conjoncture économique ont indiqué une consolidation moins soutenue qu’attendue de l’activité dans les secteurs secondaire et tertiaire, contrairement au secteur primaire qui a affiché une plus forte résilience face aux effets négatifs des aléas climatiques.« Le taux de croissance économique de 2024 qui avait été projeté à 6,6% au début de l’année, après 6,4% en 2023 connait une révision à la baisse de la progression de l’activité économique. Ainsi, le taux de croissance économique est attendu à 6,3% en 2024, en diminution de 30 points de base par rapport à la prévision initiale » », selon le ministre de l’économie et des finances qui souligne par ailleurs qu’en ce qui concerne : « le taux d’inflation moyen, il s’est établi à 3,4% à fin septembre 2024, contre 5,7% à la même période de l’année précédente. Cette orientation baissière du taux d’inflation est en lien avec : la détente des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux ; et la stabilité des prix à la pompe des produits pétroliers. S’agissant de la dette publique, elle demeure maîtrisée et a représenté 64% du Produit Intérieur Brut à fin juin 2024. Pour renforcer le cadre macroéconomique favorable à l’activité d’intermédiation financière, le Gouvernement accélère la mise en œuvre de sa feuille de route quinquennale, Togo 2025 ».
Également au menu de cette rencontre, le financement de l’économie et sur ce plan le ministre BARCOLA indique que : « « les banques et les systèmes financiers décentralisés ont maintenu leurs concours à l’économie, avec une évolution plus vigoureuse pour les banques. En effet, le montant des nouveaux crédits mis en place au cours des neuf premiers mois par les banques au profit des opérateurs économiques du Togo s’est élevé à 645 milliards, en hausse de 10% par rapport au niveau enregistré à la même période de 2023.Quant au volume des crédits octroyés par les institutions de microfinance aux agents économiques, il est ressorti à 218 milliards, non loin des 220 milliards accordés à la même période de 2023.Par ailleurs, les financements par affacturage ont connu une progression soutenue, avec un encours qui est passé de 24 milliards à fin septembre 2023 à 33 milliards un an plus tard. De même, les concours par crédit-bail ont crû de 22% en un an à 48 milliards. Toutes ces évolutions encourageantes ont permis aux créances sur l’économie de progresser, en glissement annuel, de 2% à 1.784 milliards au 30 septembre 2024, soit 30% du Produit Intérieur Brut » ».
Cette situation reflète, entre autres, la volonté des banques et des systèmes financiers décentralisés d’accompagner la consolidation de la croissance économique, nonobstant :
- D’abord, le contexte international marqué par le ralentissement continu de l’économie et le durcissement des conditions financières ;
- Ensuite, le niveau relativement élevé des taux de dégradation de la qualité de portefeuille de crédit de certains établissements ;
- Et enfin les difficultés intrinsèques à l’activité d’intermédiation financière, notamment l’asymétrie d’information.
- D’où le satisfecit du ministre de l’économie et des finances Mr Essowè Georges BARCOLA qui félicite les Directeurs Généraux des banques et des institutions de microfinance tout en les encourageant à accroître davantage le niveau de financement de l’économie. « « Comme je l’avais relevé lors de la précédente session, je souhaite surtout qu’en 2025, les premiers responsables des banques et des institutions de microfinance prennent en compte les trois (3) défis ci-après que je juge majeurs.
- la mobilisation des ressources suffisantes pour le financement adéquat des projets de développement du Togo ;
- l’accroissement continue des financements aux Très petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPME) ;
- et le développement de modèles financiers, pour la promotion de l’habitat et la poursuite de la mécanisation du secteur agricole » ».
Pour finir et dans un troisième commentaire, le Président du Comité National du Crédit s’est appesanti sur la qualité des services financiers qu’il juge satisfaisant actuellement et qui mérite certaines améliorations. « « Les informations disponibles indiquent que la profession, dans son ensemble, a fait des efforts dans l’offre des services de proximité par les banques et les systèmes financiers décentralisés.En outre, il est noté une évolution satisfaisante du respect des obligations des établissements de crédit vis-à-vis de leur clientèle, en particulier la transparence des conditions débitrices et créditrices appliquées à la clientèle et les informations relatives aux dispositifs internes de traitement des réclamations. Toutefois, au regard du nombre élevé des réclamations non résolues ou en suspens, je voudrais exhorter les Directeurs Généraux des établissements de crédit à redoubler d’ardeur dans la prise en charge des doléances des clients » ».
La mission du Conseil national du crédit est d’étudier les conditions de fonctionnement du système bancaire et financier et d’évaluer les performances de l’économie.