L’économie nationale demeure résiliente,
En ouvrant jeudi à Lomé les travaux du Conseil national du crédit (CNC), le ministre de l’Economie et des Finances, Sani Yaya, s’est voulu résolument optimiste en commentant deux situations. Premièrement la situation économique et ici les données disponibles indiquent que, malgré les risques qui pèsent sur la conjoncture économique mondiale, l’économie nationale demeure résiliente, en liaison avec les différentes mesures de politiques économiques prises par le Gouvernement. Le ministre de l’économie et des finances indique d’ailleurs avec optimisme que : « Le taux de croissance économique devrait se situer à 5,9% pour l’année 2022, après 5,5% enregistré en 2021, sous l’impulsion de tous les secteurs d’activité, en particulier le secteur tertiaire. Quant à la dette publique, elle reste maîtrisée à 61% du Produit Intérieur Brut à fin juin 2022, contre 62% au 31 décembre 2021, en dessous de la norme communautaire plafond de 70%. La principale préoccupation actuelle qui n’épargne aucun pays est la persistance des tensions inflationnistes. Comme vous le savez, la hausse du niveau général des prix, amorcée depuis 2021, a été accentuée par le conflit russo-ukrainien et les tensions géopolitiques, avec leurs conséquences sur les prix des denrées alimentaires et des produits énergétiques ».
Il n’empêche, la persistance des tensions inflationnistes reste une préoccupation majeure. La hausse des prix, amorcée depuis 2021, a été accentuée par le conflit russo-ukrainien et les tensions géopolitiques, a indiqué M. Yaya. Mais grâce aux mesures prises par le gouvernement, le rythme d’évolution du niveau général des prix décélère sur le plan national, après le pic atteint au mois de mars 2022. C’est une excellente nouvelle.
Sur les huit premiers mois de l’année 2022, le taux d’inflation moyen est ressorti à 7,5%, après 7,8% à fin juin 2022 et 8,2% au 31 mars 2021. ‘Quoiqu’en décélération, le taux d’inflation reste élevé, ce qui dégrade le pouvoir d’achat des ménages, réduit les marges bénéficiaires des entreprises et pourrait ralentir l’élan de la reprise économique post-Covid-19’, a reconnu le ministre qui préside aussi le CNC.
Le président Faure Gnassingbé a décidé d’une série de nouvelles mesures ciblées pour atténuer les effets négatifs de cette flambée des prix sur la population. Un coup de pouce qui, selon Sani Yaya permet de redonner du pouvoir d’achat aux ménages, en particulier les couches les plus vulnérables, mais aussi de préserver le tissu productif, notamment le secteur primaire qui constitue le socle permettant d’infléchir les prix des produits alimentaires importés.
Le deuxième commentaire relatif au financement de l’économie et à l’évolution du secteur financier montre des points encourageants qui concerne l’accroissement des financements en faveur des micros, petites et moyennes entreprises ; l’augmentation vigoureuse des concours par affacturage et crédit-bail et enfin la poursuite de l’assainissement du portefeuille de crédit des banques et des systèmes financiers décentralisés.
Selon Monsieur Sani YAYA : « En effet, sur les six premiers mois de l’année 2022, les montants des nouvelles mises en place de crédits aux micros, petites et moyennes entreprises sont ressortis à 75 milliards, 11 milliards et 41 milliards, en progression de 38%, 82% et 149% respectivement par rapport aux niveaux enregistrés la même période de l’année 2021 ». Précise-t-il encore : « Le volume des crédits-bails a crû, en glissement annuel, de 16% pour atteindre 14 milliards. Quant au financement par affacturage, leur montant a connu une forte progression, avec un encours qui s’établit à 9 milliards à fin juin 2022 contre 2 milliards un an plus tôt. Comme vous le savez, l’affacturage est une technique de financement adaptée aux problèmes de trésorerie des entreprises et en particulier, des petites et moyennes entreprises. Il permet à l’entreprise de rendre ses créances liquides et de récupérer de la trésorerie ». Et plus loin : « Le taux brut de dégradation du portefeuille de crédit des banques est passé de 17% au 30 juin 2021 à 10% à fin juin 2022. La même tendance est observée au niveau des systèmes financiers décentralisés, avec un taux brut de dégradation du portefeuille qui s’est chiffré à 6% au 30 juin 2022, contre 7% à fin juin 2021, pour une norme de 3% ».
A l’issue de cette troisième rencontre du CNC au titre de l’année, le ministre de l’Economie et des Finances a indiqué que le CNC saluait les dix mesures prises par le chef de l’Etat pour soulager les populations et qui ont permis de relever le pouvoir d’achat.
Le Conseil s’est également félicité de la création de l’Observatoire de la qualité des services financiers du Togo.
Le CNC est un observatoire des évolutions économiques du Togo qui se réunit quatre fois par an.
Il rassemble les représentants du secteur bancaire et de la micro finance, ceux du ministère de l’Economie et des Finances, de la BCEAO, du patronat, de la Chambre du commerce et des associations de consommateurs, notamment.
La rencontre s’est déroulée en présence de Kossi Tenou, le directeur national de la BCEAO (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), et de Simfeitcheou PRE, ministre conseiller du président de la République.