Le Centre Régional d’Assistance Technique du FMI (AFRITAC), pose ses valises à Lomé pour un séminaire régional d’une durée de sept (07) jours;

Le Centre Régional d’Assistance Technique du FMI (AFRITAC), pose ses valises à Lomé pour un séminaire régional d’une durée de sept (07) jours;

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Il s’agit pour l’AFRITAC de renforcer les Capacités Macroéconomiques et financiers en Afrique de l’ouest avec un accent sur la digitalisation ;

Cet atelier, ouvert aux administrations fiscales des Etats membres de l’AFRITAC de l’Ouest, à l’Union des Comores et à Madagascar, aidera les administrations fiscales des pays participants à renforcer la maitrise de leur assiette fiscale en mobilisant de manière efficace, dans le cadre d’une gestion axée sur les risques, les leviers de la digitalisation. D’ailleurs le thème de la rencontre est assez évocateur :« Les leviers de la digitalisation face à l’objectif de maîtrise de la population fiscale en Afrique de l’Ouest ». En choisissant cette thématique si chère à tous les pays, les organisateurs ont voulu tout simplement, doter les administrations fiscales de technologies à la pointe en matière de gestion de l’information et de digitalisation. Ceci, ‘’face à la rareté des financements alternatifs ainsi qu’à la pression constante de la demande sociale, le relèvement substantiel des ressources fiscales qui est vital pour permettre à nos pays de poursuivre leur marche vers le développement’’.

Le Togo notre pays s’y est engagé depuis à en croire Madame la Directrice de Cabinet du ministre de l’économie et des finances qui a loué les qualités de grand visionnaire et de leadership de Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République qu’elle cite: « La transition numérique ne peut avoir du sens que lorsque les mutations qu’elle occasionne, bénéficient aux populations. En ce sens, la convergence entre l’innovation technologique et le développement est nécessaire pour construire un meilleur avenir dans notre pays et œuvrer à l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens.» Fin de citation.

Poursuivant son developpement du sujet faisant l’objet de ce séminaire régional, Mme la Directrice de Cabinet indique ainsi qu’: « En cohérence avec cette vision du Chef de l’Etat, le Togo s’est doté d’une stratégie de digitalisation nationale dénommée ( Stratégie Togo Digital 2025 ), laquelle est alignée sur ( la Feuille de route Gouvernementale Togo 2025 ). Le programme Novissi, qui a émerveillé le monde durant la Covid-19, en permettant à notre pays d’apporter des soutiens financiers, par voie numérique à des centaines de milliers de personnes vulnérables, s’inscrit parfaitement dans cette stratégie, dont de nombreuses composantes sont directement connectées aux préoccupations du présent séminaire :

  • je citerai le volet ( e-ID TOGO ) dont la vocation est de proposer à nos compatriotes un numéro d’identification unique nationale biométrique ;
  • et le programme relatif à ( l’accès au très haut-débit et à l’équipement pour tous ) qui ambitionne de démocratiser l’internet dans notre pays, afin d’inclure tous nos concitoyens dans l’univers digital.

Le Ministère de l’Economie et des Finances, en tant que plaque tournante du système financier de l’Etat, est naturellement au cœur de ce renouveau digital. C’est la raison pour laquelle tous les services de notre Ministère, ainsi que les structures sous tutelle, à l’instar de l’Office togolais des recettes (OTR), sont à pied d’œuvre pour l’atteinte des objectifs de la stratégie (Togo Digital 2025).

Et justement par rapport à l’Office Togolais des Recettes (OTR), la Représentante de monsieur le ministre Sani YAYA a fait savoir à l’assistance que des avancées remarquables ont été enregistrées, notamment dans le cadre :

  • de la migration réussie de SYDONIA++ à SYDONIA WORLD du côté de la douane ;
  • de la mise en production de plusieurs modules du logiciel intégré Dimana ;
  • du lancement de l’outil d’immatriculation fiscale en ligne ;
  • de la mise en production de l’application E-foncier, qui permet entre autres de digitaliser les procédures d’obtention du titre foncier.

Ces innovations informatiques, couplées à un management rigoureux, ont permis au Togo d’améliorer significativement ses ressources fiscales, qui ont progressé en moyenne de 10 % par an depuis la création de l’OTR en 2014.

Cet impact des outils digitaux dans l’optimisation des performances fiscales est perceptible dans tous les pays présents à ce séminaire. En effet, selon le FMI, les outils digitaux procurent des effets de levier à l’administration fiscale, aussi bien en termes d’allègement des procédures pour les contribuables, qu’en ce qui concerne ses capacités de surveillance et sa productivité globale.

L’oratrice relève toutefois des dysfonctionnements et en appelle à plus d’efforts afin de rendre plus dynamique la digitalisation sur le continent pour des résultats plus probants : « Malgré ces progrès incontestables, plusieurs signaux montrent que nos administrations peinent malheureusement à tirer le plein potentiel de la digitalisation. Ainsi, s’agissant des recettes fiscales, aucun de nos pays n’est parvenu jusque-là à atteindre le seuil de 20% fixé par l’UEMOA, en termes de pression fiscale. Par ailleurs, une autre évidence subsiste, bien au-delà des considérations de type (macroéconomique) : nos pays n’administrent pas encore l’ensemble des personnes qui y créent de la richesse. Quelques faits confirment ce constat :Premièrement : l’écart reste important entre les opérateurs économiques en activité et ceux qui disposent d’un numéro d’immatriculation fiscale ;Deuxièmement : le décalage est grandissant entre la pléthore d’immatriculations délivrées et le nombre réduit de contribuables effectivement gérés par nos administrations fiscales. Troisièmement : l’écart se creuse entre les entreprises actives au cordon douanier et celles qui se révèlent finalement être à jour de leurs obligations au niveau de la fiscalité intérieure.

Or, la maîtrise de la population fiscale est la première condition à remplir pour espérer élargir les assiettes fiscales que nos pays appellent de tout leur vœu. Sans une insertion de l’intégralité des opérateurs économiques dans le tissu fiscal, il n’est pas possible d’espérer une amélioration significative du recouvrement de la TVA, impôt leader dans nos pays, mais aussi celle des impôts fonciers, qui doivent alimenter la décentralisation.

Dans un tel contexte, les questions qui nous viennent à l’esprit sont naturellement celles de savoir « pourquoi les outils digitaux ne parviennent pas encore à avoir un impact décisif en termes de maîtrise de la population des contribuables dans nos pays ? Et quels ingrédients permettraient d’inverser cette tendance comme c’est le cas dans les autres parties du monde? »

Selon monsieur William le Directeur de l’AFRITAC de l’Ouest :’’ la digitalisation offre des leviers pour renforcer significativement les performances des regies financières. C’est pourquoi aider les administrations financières, a tiré le plein potentiel de ces outils modernes est le premier objectif de ce séminaire. Chers participants, l ’auditoire composé des collaborateurs directs des ministres en charge des finances et des autres responsables des administrations fiscales des dix pays couverts par l’AFRITAC de l’Ouest auxquels s’ajoutent pour nos travaux, ceux de l’union des Comores et Madagascar est un atout majeur pour la réussite de ce séminaire. Saluant votre haut niveau d’expertise je remercie par avance pour vos contributions aux travaux et aux débats ‘’.

L’AFRITAC de l’Ouest (AFW) est le fruit d’une initiative du Fonds monétaire international répondant à une demande de dirigeants africains désireux d’obtenir plus d’assistance technique. En constante communication avec les autres partenaires au développement, l’AFRITAC appuie le renforcement de capacités dans cinq institutions régionales et dix pays membres : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo. La proximité de l’AFW (situé à Abidjan en Côte d’Ivoire) avec ses pays membres lui permet d’adapter ses activités à leurs besoins d’assistance technique et à leur capacité d’absorption.