Blanchir devient de plus en plus compliqué

Blanchir devient de plus en plus compliqué

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Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) évalue depuis lundi le dispositif togolais dans ce domaine.

L’objectif de cet organisme, dépendant de la Cédéao, est de protéger les économies nationales et les systèmes financiers et bancaires contre les produits du crime et de lutter contre le financement du terrorisme.

‘Je voudrais ici saisir l’opportunité pour saluer le grand intérêt que le président Faure Gnassingbé accorde à la lutte contre le crime organisé en général, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme en particulier. Cet intérêt se manifeste par une volonté politique clairement affichée de prendre les décisions permettant au Togo de mener une lutte efficace contre ces fléaux’, a déclaré Kossi Tofio, le directeur de Cabinet du ministre de l’Economie et des Finances.

Le GIABA estime que le Togo a progressé dans la résolution des défaillances stratégiques.

Les mesures les plus concrètes adoptées concernent l’adoption de législations clés, l’obtention de condamnations pour diverses infractions sous-jacentes, le lancement de l’évaluation nationale des risques, la fourniture de statistiques pour l’échange d’informations, la fraude et la saisie de produits interdits.

La cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) reconnaît des défaillances.

C’est tout l’intérêt de l’évaluation qui a débuté ce jour. Elle impliquera les représentants de la douane, des banques, de l’armée et des ministères concernés.

Les 6 experts vont mener des consultations approfondies avec l’ensemble des institutions publiques et privées concernées.

La fuite des capitaux et les flux financiers illicites (FFI), dont ceux générés par les organisations terroristes, qui font partie du fléau du blanchiment des capitaux, présente un risque certain pour les économies africaines.

TOF

Kossi Tofio

L’évasion fiscale sont autant d’opportunités manquées pour générer des revenus dont les Etats africains ont tant besoin pour financer des secteurs clés de l’économie, lutter contre la pauvreté et investir dans la protection sociale.

Selon certaines estimations, les FFI  en provenance d’Afrique s’élèveraient à plusieurs dizaines de milliards de dollars par an. 

D’autres études soulignent que ces pertes représentent environ le double de l’aide publique au développement (APD) que l’Afrique reçoit et, bien entendu, ces estimations sont bien loin de la réalité vu que des données précises n’existent ni pour toutes les transactions ni pour tous les pays africains.

Les mesures engagées dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme visent à prévenir l’utilisation abusive du système financier. 

Leurs modalités consistent principalement à détecter et communiquer les flux financiers suspects, à en confisquer le produit et à sanctionner les coupables.

La coopération internationale et régionale s’est développée depuis plusieurs années grâce au GAFI (Groupe d’action financière) et au GIABA.

‘Le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme constituent des crimes transnationaux aux conséquences dévastatrices’, explique Kimelabalou Aba, le directeur général du GIABA.

Pour le Togo, tout le processus d’évaluation permettra de renforcer l’intégrité de son système financier.