L’activité économique en progrès, devrait s’accélérer pour atteindre 6,6% en 2024,
Selon les informations disponibles au cours de la séance du Conseil National de Crédit (CNC) de ce 14 mars 2024, les perspectives économiques au niveau national sont globalement favorables, en liaison avec les résultats des réformes entreprises ces dernières années, en particulier dans le cadre de la Feuille de route gouvernementale, Togo 2025. Ainsi, le rythme de progression de l’activité économique devrait s’accélérer pour atteindre 6,6% en 2024, après 6,4% en 2023 et 5,8% en 2022. Cette accélération de l’activité économique devrait s’accompagner de la poursuite de la décélération du rythme d’évolution du niveau général des prix.

Ainsi, le taux d’inflation, est attendu à 2,7% en 2024, après 5,3% en 2023 et 7,6% en 2022, à la faveur de l’atténuation des tensions inflationnistes sur le plan mondial et l’amélioration de l’offre locale de produits alimentaires, en liaison avec les mesures prises par les autorités publiques pour lutter contre la vie chère. Selon le ministre de l’Economie et des finances, monsieur Sani YAYA, qui a présidé cette session, en présence de la Directrice nationale de la BCEAO, Mme AZOMA -DOGBE, ainsi que le ministre Conseiller auprès du Chef de l’Etat, monsieur Simfeitcheou PRE : ‘’le Gouvernement continuera à accorder une attention particulière à la stabilité macroéconomique, à la viabilité de la dette et à la poursuite des réformes visant à consolider les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive. A cet effet, il a conclu en décembre dernier avec le Fonds Monétaire International (FMI), un accord de financement d’un montant d’environ 390 millions de dollars sur 3 ans et demi, au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC). Cet accord a été approuvé le 1er mars 2024 par le Conseil d’Administration du Fonds, avec un décaissement immédiat de 68,3 millions de dollars. Dans le cadre de cet accord, le Gouvernement s’est notamment engagé à renforcer la stabilité financière du pays, à son implication en vue de la mise en œuvre diligente des plans de restructuration de deux établissements bancaires. Cette restructuration devrait favoriser leur retour à une situation prudentielle normale et, par conséquent, rehausser leurs capacités de mobilisation de ressources pour un meilleur financement de l’économie. Comme vous le savez, le renforcement du financement de l’économie revêt une importance capitale pour le Gouvernement.’’.
Après son premier commentaire qui a été consacré sur l’évolution de l’activité économique, un second a permis au ministre de l’économie et des finances de faire le point aux membres du CNC de l’évolution de la situation du financement de l’économie. Ici, il se révèle également des évolutions encourageantes. L’on pourra tout d’abord constater: ’un accroissement du volume des concours accordés aux opérateurs économiques. En effet, les créances intérieures, c’est-à-dire les financements accordés au secteur privé et à l’État, ont crû de 6% en un an à 1.955 milliards à fin décembre 2023. Les financements octroyés au secteur privé ont représenté 89% du volume total’’. Ensuite il se révèle :’’Une augmentation continue de la part des financements accordés aux Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPME). Ainsi de 28% en 2021, cette proportion est passée à 38% en 2022, puis à 39% en 2023’’.


Le ministre de l’économie et des finances a salué la contribution de tous les acteurs au développement socio-économique du pays ‘’ la troisième évolution positive est relative à la baisse des taux d’intérêts appliqués sur les crédits accordés aux MPME. En effet, les taux d’intérêt servis sur les crédits accordés aux Micros, Petites et Moyennes Entreprises sont ressorties respectivement à 8,3%, 9,0% et 8,5% en 2023, en baisse de 20 points de base pour les Micros et Petites Entreprises et de 50 points de base pour les Moyennes Entreprises. Au regard de ces évolutions positives, je voudrais, encore une fois, féliciter tous les acteurs, en particulier les premiers responsables des banques et des systèmes financiers décentralisés. La Directrice nationale de la BCEAO m’a fait un point indiquant que, lors de sa dernière rencontre avec la profession bancaire tenue le 7 mars dernier, certaines banques ont spécifié que leurs établissements ont inscrit le financement des MPME dans leurs plans stratégiques. Je me réjouis de cette nouvelle et je voudrais saisir cette occasion pour demander à Madame le Président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Togo d’inviter les autres banques à leur emboîter le pas. Comme vous le savez, les Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) constituent un maillon clé de l’économie. L’appui des banques à ces catégories d’entreprises contribue au renforcement des initiatives du Gouvernement en faveur de ces unités productives’’.
Cette séance fut une occasion pour le Président du Conseil National de Crédit de féliciter la nouvelle Directrice Nationale du cadre qui accueille cette importante rencontre c’est-à-dire la Direction Nationale de la BCEAO et son prédécesseur Monsieur Kossi TENOU : « Je tiens, au nom du Conseil et en mon nom personnel, à remercier sincèrement Monsieur Kossi TENOU pour avoir maintenu, depuis la mise en place du CNC du Togo, un niveau d’excellence dans la tenue du Secrétariat du Conseil. Ses nombreux apports, en particulier la recherche de solutions aux enjeux économiques, ont contribué à enrichir nos sessions. Nous lui exprimons également nos sincères félicitations pour le travail abattu à la tête de la Direction Nationale de la BCEAO pour le Togo et sa promotion en qualité de Conseiller du Gouverneur de la Banque Centrale. Nous lui adressons nos meilleurs vœux de succès dans l’exercice de ses nouvelles fonctions au sein du Cabinet du Gouverneur de la BCEAO.
Madame DOGBE AZOMA, connaissant votre parcours, ainsi que votre leadership, je sais que nous pouvons compter sur vous : pour consolider les acquis, en particulier, le dynamisme du Conseil ; et relever les défis de l’heure, dans le but d’assurer un meilleur financement de l’activité économique au Togo ».

Il faut rappeler que l’ordre du jour du CNC de ce jour a porté sur : l’évolution de la situation économique, monétaire et du système bancaire et financier au 31 décembre 2023 ; sur le rapport 2023 du CNC, destiné au Comité de Politique monétaire de la BCEAO ainsi que sur le cadrage macroéconomique du Togo au titre de la période 2023-2028. Aux premiers responsables des banques et établissements financiers du Togo, le ministre Sani YAYA souhaite à chacun en ce qui le concerne, d’intensifier leurs initiatives pour relever les principaux défis de l’heure, et qui sont entre autres : l’accroissement continu des financements destinés l’amélioration continue de la qualité des services financiers; la transparence et la célérité dans le traitement des opérations de transfert et la poursuite de la digitalisation des services financiers.
Le CNC est un observatoire des évolutions économiques du Togo qui se réunit quatre fois par an.
Il rassemble les représentants du secteur bancaire et de la micro finance, ceux du ministère de l’Economie et des Finances, de la BCEAO, du patronat, de la Chambre du commerce et des associations de consommateurs, notamment.