Les Dirigeants des banques invités à développer des instruments innovants pour répondre aux besoins de financements des chaines de valeurs agricoles.
La dernière session du Conseil National du Crédit (CNC) s’est tenue jeudi en vidéoconférence sous la présidence du ministre de l’économie et des Finances, Sani Yaya et en présence de Kossi Ténou, le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
‘Depuis environ neuf mois, nous traversons une crise sanitaire qui s’est traduite par un fort ralentissement de l’activité économique, surtout dans les secteurs tertiaire et secondaire. Toutefois, la mise en œuvre des mesures ciblées prises par les autorités sous-région ales et nationales a permis d’atténuer les effets de cette pandémie sur les activités économiques’, a indiqué le ministre.
Pour 2020, l’activité économique devrait progresser de 0,7%, contre une prévision initiale de 5,5%. Cette croissance serait portée par certaines branches d’activités qui se sont montrées résilientes, en particulier l’agriculture, les industries extractives, les services, notamment. Le cadre macroéconomique demeure stable avec un taux d’inflation contenu à 1,6% et un taux d’endettement maîtrisé à 58% du PIB au 30 septembre. L’activité économique devrait s’accélérer pour permettre l’atteinte d’une croissance de 4,7% en 2021. ‘Malgré l’environnement difficile lié à la Covid-19, la situation du financement de l’économie s’est légèrement améliorée, avec une baisse des taux d’intérêts débiteurs et une maîtrise du risque de crédit, en relation avec les mesures prises par la Banque Centrale’. s’est félicité M. Yaya.
Par ailleurs le ministre Sani YAYA a invité les Dirigeants des banques à développer des instruments innovants pour répondre aux besoins de financements des chaines de valeurs agricoles : « Comme vous le savez, l’un des enseignements tirés de la pandémie est la nécessité de repenser notre modèle économique pour le rendre moins dépendant de l’extérieur et donc plus résilient face aux chocs externes. A cet effet, nous devons centrer la relance de l’économie nationale autour de l’intensification de la création des pôles de croissances des unités de transformation industrielle des matières premières, particulièrement dans les secteurs agricoles et industriels pour développer les chaînes de valeur et créer plus de richesse et d’emplois. Cette nouvelle réorientation engendre d’autres types de besoins en investissements et, par conséquent, la mise en place des facilités de crédit appropriées au niveau des établissements de crédit. Dans ce contexte, je voudrais inviter les dirigeants des banques à développer des instruments innovants pour répondre à ces besoins de financement. Je sais que nous pouvons compter sur les banques ».
En outre le ministre a évoqué le sujet relatif au coût du financement du crédit: « En effet, les taux d’intérêts débiteurs ressortent toujours à des niveaux relativement élevés, en dépit des détentes observées en 2020 par rapport à 2019. Pourtant, la Banque Centrale a baissé son taux directeur à 2%, à compter du 24 juin 2020. En outre, l’Institut d’émission pratique des opérations d’injection de liquidité à taux fixe de 2% pour atténuer totalement les tensions de liquidité. Dès lors, il est difficile de comprendre que le coût du crédit soit à un niveau élevé. Bien évidemment, l’étude de l’APBEF sur les conditions optimales de rémunération des ressources des banques apportera quelques éléments de réponse. Mais, je souhaite qu’une réflexion soit menée sur les facteurs déterminant le coût du crédit au Togo ».
Enfin, à entendre Monsieur Sani YAYA, le fonctionnement des guichets automatiques donnent peu de satisfaction à la clientèle : « Nous enregistrons de plus en plus de plaintes sur notamment : le fonctionnement des Guichets Automatiques de Banque ; le délai d’attente aux guichets bancaires ; et le traitement des réclamations des clients. Les premiers responsables des institutions financières doivent prendre des mesures idoines pour améliorer davantage la qualité de leur prestation de services financiers. Je saisis également cette occasion pour réitérer au Directeur National ma demande de me soumettre, avant la fin du premier trimestre 2021, un projet de création d’un Observatoire de la Qualité des Services Financiers au Togo ».
Le CNC est un observatoire des évolutions économiques du Togo qui se réunit quatre fois par an. Il rassemble les représentants des secteurs bancaires et de la micro finance, ceux du ministère de l’Economie et des Finances et de la BCEAO.