« Entre 2012 et 2016, le déficit courant a représenté, en moyenne, 11% du PIB et porté principalement par la balance commerciale. Cette situation est essentiellement liée à la politique de grands travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures économiques de base, qui ont nécessité d’importantes importations de biens d’équipement, intermédiaires et de produits pétroliers »,voilà l’une des précisions apportées au public présent le jeudi 26 juillet 2018, lors de la diffusion des comptes extérieurs 2016 par le Secrétaire général, représentant du ministre de l’économie et des finances à cette manifestation monsieur Badanam PATOKI. Il faut dire que selon le résumé de la balance des paiements, l’économie mondiale a évolué, en 2016, dans un environnement économique et financier caractérisé par un ralentissement économique dans les pays industrialisés, contrastant avec le léger regain d’activité observé dans les économies émergentes. Le taux de croissance économique s’est établi à 3,1% contre 3,2% en 2015. Au plan national, la situation économique a été marquée par la poursuite des travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures de base notamment routières ainsi que la mise en service de la nouvelle aérogare de l’aéroport international Gnassingbé Eyadéma. La campagne agricole a été relativement satisfaisante, soutenue par la poursuite de la mise en œuvre du Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA). Dans ce contexte, la balance des paiements a enregistré, en 2016, un excédent de 67.150 millions contre un excédent de 114.995 millions en 2015, soit une baisse de 47.845 millions. Cette évolution résulte d’un désendettement net de 65.667 millions du compte financier, atténuée par l’amélioration de 13.816 millions du déficit courant et l’accroissement de 4.159 millions de l’excédent du compte de capital. Le déficit courant hors dons publics rapporté au PIB se situe à 11,7% en 2016 contre 13,1% en 2015, en liaison notamment avec la baisse du déficit de la balance commerciale. Le déficit du solde des transactions courantes s’est amélioré de 13.816 millions, en passant de 272.563 millions en 2015 à 258.747 millions en 2016, du fait du repli de 6,4% du déficit de la balance commerciale. Le compte de capital a dégagé un solde excédentaire de 163.551 millions contre 159.393 millions en 2015, soit une hausse de 2,6% en liaison essentiellement avec la progression des dons (projets) reçus par l’administration publique. Ainsi, les échanges avec l’extérieur se sont soldés en 2016 par un besoin de financement de 95.196 millions, couvert par les opérations financières. En effet, le compte financier a enregistré en 2016 des entrées nettes de capitaux à hauteur de 159.805 millions, contre des entrées nettes de 225.472 millions en 2015, en ligne avec l’évolution des autres investissements et investissements de portefeuille. Les transactions extérieures se sont soldées en 2016 par une hausse des créances nettes des institutions de dépôts sur les non résidents de 67.150 millions, en relation avec l’augmentation de 136.805 millions des créances nettes des autres institutions de dépôts sur les non-résidents, atténuée par le repli de 69.314 millions de celles de la Banque centrale. S’agissant de la position extérieure globale nette, elle a enregistré un repli de 101.823 millions avec un solde net de -1.697.544 millions contre -1.595.721 millions un an plus tôt, en raison principalement de la progression des engagements au titre des investissements de portefeuille et des autres investissements, en particulier les prêts et les crédits commerciaux.
Le secrétaire Général du ministère de l’économie et des finances a aussi indiqué que : « Le déficit récurrent du compte des transactions courantes de notre pays et sa rigidité à la baisse nous interpellent. Cette situation est liée, entre autres, à la persistance des goulots d’étranglement qui entravent la transformation structurelle de notre économie et sa capacité d’offre de biens et services. Pour lever ces contraintes, les mesures visant la promotion de la production de biens et services de substitution aux importations, à travers notamment la promotion de l’investissement privé et l’amélioration du climat des affaires, méritent d’être renforcées. De plus, il est observé au Togo une faiblesse structurelle des quantités des biens exportés, imputable notamment (aux difficultés d’accès aux marchés étrangers ; à l’absence de diversification des produits d’exportation ;à la faible compétitivité de nos produits). A cet égard, je voudrais saluer l’initiative des plus hautes autorités visant la mise en place d’une agence de promotion des exportations. En effet, par l’institution de cette agence, le Gouvernement entend renforcer la promotion des exportations par l’internationalisation des entreprises, à travers l’orientation des investissements nationaux et internationaux vers les secteurs à fort potentiel d’exportation ».
Rappelons que , la fiabilité des comptes extérieurs produits est fortement tributaire de la qualité des informations communiquées à la BCEAO. La Banque Centrale ambitionne donc de respecter la norme internationale de production des comptes extérieurs dans un délai de neuf mois. Ainsi le respect scrupuleux des délais dans le cadre de la réception des données par l’institut d’émission est une nécessité absolue.