
L’atelier se tient du 7 au 11 juillet 2025, sous l’égide de la Banque africaine de développement (BAD) avec comme résultats probants attendus
Il s’agit précisément d’un engagement commun en faveur du renforcement des capacités des institutions publiques togolaises dans la gestion la dette publique. Rappelons que depuis plusieurs années déjà, le Togo a fait preuve d’une résilience économique remarquable maintenant sa croissance malgré une succession de chocs, notamment la pandémie de COVID-19, les pressions inflationnistes et l’incertitude régionale. Cependant, comme l’indiquent les récentes évaluations de la viabilité de la dette, le pays reste exposé à un risque global élevé de surendettement public. Cela souligne l’urgence d’adopter des approches intégrées, prospectives et fondées sur les données pour la gestion de la dette publique.
Selon les récents documents disponibles auprès de la BAD, « la première revue de la performance du Togo dans le cadre de la Facilité élargie de crédit du FMI, réalisée en décembre 2024 par une équipe du Fond, a conclu qu’au cours de ces dernières années, la république du Togo a fait preuve d’une grande résilience économique, enregistrant un taux de croissance économique moyen d’environ 6,1 % sur la période : 2021-2023, malgré la survenue des chocs persistants depuis la pandémie de COVID-19, et cela grâce notamment aux mesures de relance budgétaire. Cependant, la montée de l’inflation et les disparités d’opportunités économiques entre zones rurales et urbaines freinent encore les progrès en matière de réduction de la pauvreté et des inégalités. Après avoir enregistré un taux de croissance du PIB de 5,3 % en 2024, l’économie togolaise devrait ralentir à environ 5,1 % en 2025, en raison des efforts d’assainissement budgétaire, de la faiblesse de la demande mondiale et des incertitudes régionales. Malgré un environnement régional et mondial difficile, la croissance devrait se raffermir pour atteindre un taux moyen de 5,5 % entre 2026 et 2027. Cette modeste hausse devrait être soutenue par les projets d’investissement privé en cours et/ou prévus, ainsi que par la consommation, l’inflation devant rester inférieure au seuil de 3 % ».

C’est donc pour inverser la tendance que se tient cet atelier destiné aux fonctionnaires chargés de la gestion de la dette publique et des fonctions connexes de GFP au Togo.
L’objectif principal de cet atelier de formation est de renforcer les capacités des principaux responsables du gouvernement togolais dans les domaines de la gestion, du reporting et de la soutenabilité de la dette. Mais il s’avère nécessaire de préciser que l’atelier vise les objectifs suivants :
- Améliorer la compréhension des participants des principes, politiques et cadres de gestion de la dette publique afin de soutenir une gestion durable des finances publiques,
- Améliorer les connaissances des participants sur les meilleures pratiques et innovations en matière de gestion de la dette, afin d’en améliorer la productivité et atteindre ainsi la soutenabilité budgétaire,
- Renforcer la compréhension des autorités togolaises des principaux facteurs d’augmentation du stock de la dette publique du pays, améliorer leurs capacités de reporting sur la dette publique, et approfondir leur connaissance des risques budgétaires liés aux entreprises publiques et aux PPP, et également renforcer leurs compétences en matière de supervision et de gestion de ces entreprises publiques,
- Améliorer la compréhension des participants des outils et approches de gestion de l’écosystème de la dette publique du pays afin de garantir le principe d’efficacité, de transparence et de responsabilité,
- Renforcer les capacités des responsables de la gestion de la dette et des finances publiques du gouvernement togolais dans les domaines de l’amélioration des mécanismes de reporting de la dette publique afin de garantir la transparence, la responsabilité et la crédibilité des informations financières,
- Améliorer le cadre de coordination entre les organismes/structures chargés de la gestion de la dette publique du gouvernement togolais, afin d’assurer une gestion plus efficace et une meilleure productivité de la dette publique du pays
- Créer des opportunités d’apprentissage entre pairs et de partage des connaissances sur les meilleures pratiques en matière de gestion, de reporting et de viabilité de la dette.

A l’ouverture de l’atelier, Monsieur Wilfried ABIOLA le responsable Pays de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Togo s’est félicité de la tenue de cette rencontre : « C’est avec un grand plaisir et une profonde détermination que je m’adresse à vous aujourd’hui, au nom du Groupe de la Banque africaine de développement, à l’occasion de l’ouverture officielle de cet atelier de formation d’assistance technique sur la gestion, le reporting et la soutenabilité de la dette. Je tiens à féliciter le gouvernement Togolais pour les efforts considérables qu’il déploie afin de rétablir la résilience, la stabilité et la croissance de l’économie nationale, ainsi que pour l’excellente collaboration et le partenariat que la Banque africaine de développement entretient avec lui.
Cet atelier répond à la demande formulée par le gouvernement Togolais, par l’intermédiaire du ministère de l’Économie et des Finances, et intervient à un moment où une gestion efficace de la dette est plus qu’une nécessité technique : c’est un impératif stratégique. Cette formation est organisée sous l’égide du Pilier III de la Facilité d’appui à la transition (FAT) de la Banque, qui vise à aider les États en transition, comme le Togo, à renforcer leur résilience en atténuant les risques de surendettement et en mettant en place des cadres budgétaires viables ».

De son côté, le Directeur de la Dette et du Financement monsieur DANDINOU Kokou représentant monsieur le ministre de l’économie et des finances a remercié la Banque Africaine de Développement (BAD) pour son soutien dans le cadre de cette formation à l’endroit des responsables de la politique budgétaire, de la gestion des finances publiques en général, et de la gestion de la dette publique au Togo en particulier au nombre de 40 .Selon le représentant du ministre, « L’organisation de cet atelier s’inscrit parfaitement dans la dynamique de réforme structurelle impulsée sous le leadership de Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBÉ, Président du Conseil, dont la vision stratégique repose sur une gouvernance économique rigoureuse, une mobilisation efficace des ressources, et une gestion prudente de la dette publique. Cette formation, qui s’étendra sur cinq jours, constitue ainsi une étape importante dans l’opérationnalisation de cette vision, notamment à travers les objectifs suivants :
- Améliorer la compréhension des cadres sur les principes fondamentaux de la gestion de la dette publique ;
- Renforcer les outils de reporting et de transparence budgétaire pour une communication financière crédible ;
- Permettre un partage d’expériences entre experts et institutions autour des meilleures pratiques et innovations dans la gestion de la dette souveraine
- Consolider les compétences techniques des acteurs clés afin de mieux articuler planification, mobilisation des ressources et soutenabilité macroéconomique. La dette publique : un levier stratégique

Dans cette optique, la dette publique doit être perçue comme un levier de croissance, mais aussi comme un engagement vis-à-vis des générations futures. D’où l’exigence de transparence, de planification rigoureuse, et de responsabilité dans sa gestion ».