Deuxième réunion ordinaire du Conseil National du Crédit (CNC) au titre de l’année 2022,

Deuxième réunion ordinaire du Conseil National du Crédit (CNC) au titre de l’année 2022,

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La problématique du financement de l’agriculture à l’ordre du jour de cette session

Le CNC est un observatoire des évolutions économiques du Togo qui se réunit quatre fois par an.

Il rassemble les représentants du secteur bancaire et de la micro finance, ceux du ministère de l’Economie et des Finances, de la BCEAO, du patronat, de la Chambre du commerce et des associations de consommateurs, notamment.

Première rencontre en présentiel depuis 2 ans à la direction nationale de la BCEAO à Lomé.

Depuis la dernière réunion, fin février, le contexte international a évolué avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine.

Cette situation est venue perturber les plans de relance post Covid-19. En effet, ce conflit affecte directement les économies, à travers les échanges commerciaux, et indirectement, en raison de ses retombées sur la hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires importés. Sur le plan national, les nouvelles projections, effectuées en mai 2022, confirment l’accélération de l’activité économique, à un rythme légèrement réduit de 20 points de base. Ainsi, le taux de croissance économique est révisé à 5,9% pour l’année 2022, contre une une prévision initiale de 6,1%, après un taux de 5,5% enregistré en 2021’, a indiqué Sani Yaya.

Le secteur tertiaire demeure le moteur de l’activité économique, avec une contribution à la croissance de 3,4%. Quant aux secteurs primaire et secondaire, leur contribution à la croissance économique sont respectivement de 1,1% et 1,5%.

La résilience de l’économie s’accompagne de tensions inflationnistes. 

Sur les cinq premiers mois de l’année, le taux d’inflation moyen s’est établi à 8%, après 4,5% au 31 décembre 2021.

La hausse des prix, qui touche le monde entier, est portée essentiellement par la flambée des produits alimentaires importés, en liaison avec des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement.

Le gouvernement a pris un certain nombre de mesures pour freiner les hausses et pour permettre à la population de souffler un peu. Il s’agit, entre autres :du plafonnement, depuis le 31 mars 2022, des tarifs des transports urbains et interurbains des personnes et des marchandises ;de la suspension, depuis le 11 avril 2022, de l’application de la Taxe sur les Véhicules à Moteur pour toutes les catégories de véhicules de transport de marchandises et de personnes à usage commercial ; de la suspension, entre mai et décembre 2022, des remboursements de l’avance d’un mois de salaire accordée en début d’année 2022 aux fonctionnaires des secteurs public et parapublic et aux retraités ;de la suspension, à compter du 1er mai 2022 et pour une durée de 3 mois, du paiement des taxes de tickets de marché sur toute l’étendue du territoire national ;et du plafonnement des prix des produits locaux (maïs, sorgho, haricot, petit mil et riz) et des produits importés (huile végétale, lait, farine de blé et concentrés de tomate).

A noter que le Comité de politique monétaire de la BCEAO a relevé de 25 points de base ses taux directeurs afin de favoriser le retour progressif du taux d’inflation dans la zone cible, condition indispensable pour une croissance économique saine. 

Au cours de son intervention, Sani Yaya a jugé encourageant la forte hausse des concours bancaires.  Le montant des nouvelles mises en place de crédits est de 270 milliards de Fcfa au premier trimestre 2022, en hausse de 39% par rapport au niveau enregistré le même trimestre de l’année précédente.

Le volume de crédits octroyés par les systèmes financiers décentralisés a été de 50 milliards au premier trimestre 2022, contre 37 milliards un an plus tôt.

Autre bonne nouvelle, l’amélioration continue du portefeuille de crédit des banques et des institutions de microfinance. En effet, le taux brut de dégradation du portefeuille de crédit des banques est passé de 16% au 31 mars 2021 à 11% à fin mars 2022.

Même tendance observée au niveau des SFD.

La rencontre s’est déroulée en présence de Kossi Tenou, le directeur national de la BCEAO, et de Simfeitcheou Pre, ministre conseiller du président de la République.