Une session extraordinaire du Conseil national du crédit (CNC) s’est tenue jeudi à Lomé.
Le CNC est un observatoire des évolutions économiques du Togo qui se réunit quatre fois par an.
Cette session spéciale a été l’occasion d’évaluer les impacts économiques et financiers de la pandémie, d’examiner les effets de la mise en œuvre des dispositions prises par le gouvernement, la BCEAO et la BOAD; enfin de réfléchir aux nouvelles mesures susceptibles de contribuer à la relance de l’économie.
‘La pandémie a provoqué une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent. Les mesures qui s’imposent pour endiguer le virus ont entraîné un ralentissement économique. Jusqu’à ce jour, de grandes incertitudes entourent la gravité et la durée de la crise économique qui pourrait engendrer une crise financière de grande ampleur’, a déclaré Sani Yaya, le ministre de l’Economie et des Finances à l’ouverture des discussions.
C’est un euphémisme de dire que la situation économique actuelle est très difficile, a-t-il confié.
Les projections laissent apparaître une forte décélération de l’activité économique, avec une perte de croissance de 4,2 points de pourcentage.
Le taux de progression de l’activité économique est révisé à 1,3% pour l’année 2020, contre une prévision initiale de 5,5%, après un taux de 5,3% enregistré en 2019.
‘Si cette prévision se confirme comme nous le craignons, a indiqué Sani Yaya, ce sera le taux de croissance le plus faible de l’histoire économique du Togo au cours de ces dix dernières années. Je rappelle que le taux de croissance économique au cours de la décennie passée s’est établi à 6%, en moyenne’.
Le gouvernement n’est pas resté les bras croisés face à cet ouragan d’une rare violence. Il a très vite adopté un ensemble de mesures, notamment en matière fiscale, douanière et sociale.
Les filets sociaux ont permis d’aider les plus démunis; une forte mobilisation et des moyens importants ont été déployés dans les hôpitaux pour traiter les malades du covid 19. Des facilités ont été accordées pour que les ménages les plus précaires bénéficient d’un accès gratuit à l’eau et à l’électricité
Un Fonds national de solidarité a été créé pour faire face aux besoins sociaux immédiats et pour accompagner la relance économique.
‘Nous sommes confrontés non seulement au défi de contrer la pandémie, mais aussi au défi de relancer la croissance économique au moment même où les recettes publiques sont fortement orientées à la baisse. Il y a donc risque de vulnérabilité économique, financière et sociale’, a prévenu Sani Yaya.
Les autorités comptent sur la forte mobilisation du secteur privé pour surmonter le choc.