A travers un communiqué datant du 31 Mai 2019, Standard & Poor’s, a attribué au Togo ses toutes premières notes de crédit souveraines à long et à court terme en devises étrangères et en monnaie locale. Le Togo est ainsi crédité « B » pour les deux notes, avec des perspectives stables. « Nous prévoyons que l’activité économique bénéficiera de la récente modernisation d’infrastructures clés, notamment l’achèvement de vastes travaux au port de Lomé, qui est actuellement le seul port en eau profonde d’Afrique de l’Ouest, et l’ouverture du nouveau terminal de l’aéroport Gnassingbé-Eyadema en 2016 ». C’est l’une des conclusions de l’agence de notation financière S&P au terme de sa première évaluation de l’économie togolaise.
Par ailleurs, S&P salue le lancement du Plan National de Développement (PND 2018 -2022) qui de référence dans le cadre du développement économique du pays. Cette option permettra la poursuite des investissements dédiés aux infrastructures, la dépendance du Togo vis-à-vis de l’agriculture (coton, café, cacao), qui représente environ les deux tiers de l’emploi, et des minéraux (phosphate, ciment, clinker), facteur de vulnérabilité, indique l’agence.
S&P constate également les efforts réalisés dans le sens de l’amélioration de l’environnement des affaires. « Nous notons toutefois que les autorités ont commencé à mettre en œuvre des réformes économiques, ce qui a conduit le rapport Doing Business de la Banque mondiale de 2019 à classer le Togo au premier rang des pays réformateurs en Afrique pour la création d’entreprises, les permis de construire, la connexion électrique, le paiement des taxes, le transfert de propriété et l’exécution des contrats. Nous prévoyons que cet élan se poursuivra graduellement au cours des prochaines années », note-t-il.
« Nous pourrions relever les notes si la croissance économique du Togo devenait nettement plus forte que prévu et si les déficits extérieurs et budgétaires et la dette publique nette en pourcentage du PIB diminuaient sensiblement », ajoute Standard & Poor’s.
Fin février dernier, le taux d’endettement du pays était de l’ordre de 70,7% dont 50,7% de dette intérieure du PIB et 20% de dette extérieure du PIB. « Le gouvernement est résolument engagé dans une politique vertueuse de réformes, d’assainissement de ses finances publiques, de consolidation budgétaire et de stabilisation de son cadre macroéconomique ainsi que de maîtrise de son endettement », avait indiqué le ministre de l’Economie et des Finances Sani Yaya lors de la 44ème réunion annuelle de la Banque islamique de développement (BID).
Sani YAYA a souligné ensuite que le Togo bénéficie d’un cadre macroéconomique stable avec un taux de croissance moyen supérieur à 5%. L’inflation est maîtrisée à moins de 2%.
Selon l’agence américaine, la croissance moyenne du PIB réel devrait s’établir à environ 5 % entre 2019 et 2022.