Une stratégie proactive
Chaque année après les assemblées annuelles du FMI, il y a dissémination du rapport produit depuis Washington au niveau des acteurs économiques du pays et c’est l’exercice qui a eu lieu ce 06 décembre 2022 encore. Ce séminaire dont l’édition a pour thème :« l’Afrique subsaharienne sur la corde raide »,un thème évocateur qui résume bien la situation économique et financière difficiles dans laquelle se trouvent les pays de la région suite aux chocs successifs survenus au cours des trois dernières années, notamment la pandémie de la Covid-19, les conséquences de la guerre en Ukraine et les défis sécuritaires dans la région a indiqué le secrétaire général du ministère de l’économie et des finances monsieur Agbenoxevi Koffi PANIAH.
Il en ressort du rapport qu’ en effet, après avoir rebondit à 4,7 % en 2021, la croissance du PIB de la région devrait ralentir fortement de plus de 1 point de pourcentage pour s’établir à 3,6 % à fin 2022 en raison de la décélération mondiale liée au resserrement des conditions financières internationales, aux perturbations des chaînes d’approvisionnement et à la volatilité des cours des produits de base qui se propagent dans notre région. Le renchérissement des produits alimentaires et de l’énergie pénalise les populations les plus vulnérables de la région, tandis que la dette publique et l’inflation ont atteint des niveaux jamais égalés depuis des décennies.
Pour les auteurs du rapport, les perspectives à court terme sont extrêmement incertaines puisqu’elles sont étroitement liées à l’évolution de l’économie mondiale et, sur le plan local, à la situation sociopolitique et sécuritaire qui demeure particulièrement délicate pour bon nombre de pays.
Les pays de la région se retrouvent donc sur la corde raide, note le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié en octobre dernier.
‘Le gouvernement s’approprie les conclusions du rapport ainsi que les pistes de solutions proposées (…) En réponse aux conséquences de la crise en Ukraine et aux défis sécuritaires, le gouvernement a été proactif (…) en adoptant dans de brefs délais des mesures visant à lutter contre la vie chère et à renforcer la sécurité dans le nord du pays par l’intermédiaire du Programme d’Urgence pour la Région des Savanes (PURS)’, a déclaré M. Paniah.
Toutes ces mesures ont eu un impact significatif sur le déficit budgétaire qui a été révisé pour passer de 5% à 8% du PIB en 2022 pour retomber à environ 6.5% du PIB en 2023. Ces mesures, pour la plupart, sont maintenues dans le projet de Loi de Finance de 2023 actuellement en étude à l’Assemblée nationale en vue de son adoption prochaine pour faire face aux défis sécuritaires, soutenir le pouvoir d’achat des ménages et la croissance à court terme.
Selon le représentant du ministre : « Comme vous venez de le constater, le Togo ne cesse de prendre des mesures appropriées sous la haute impulsion du Président de la République, son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE pour freiner la propagation de la pandémie de la covid-19, limiter la vie chère et repousser les terroristes hors des frontières de notre pays. C’est pourquoi, nous saluons l’appui déterminant du Fonds Monétaire International au Gouvernement togolais dans ses efforts d’assainissement budgétaire permettant une réaffectation des ressources vers les nouvelles priorités nationales induites par la covid-19, la crise russo-ukrainienne et la menace terroriste ».
Quatre priorités ressortent de ce rapport pour faire face à l’état d’urgence notamment:
-Remedier à l’insécurité alimentaire pour protéger les populations les plus vulnérables et en orientant les rares ressources vers les personnes nécessiteuses.
-Consolider les finances publiques sur fond de durcissement des conditions de financement en poursuivant les efforts d’accroissement des recettes, en mettant davantage l’accent sur la priorisation et l’efficacité de la dépense publique et en gérant prudemment la dette dans des cadres budgétaires à moyen terme crédibles;
-Maîtriser l’inflation pour une reprise dynamique de l’économie ;
-Créer les conditions d’une croissance de qualité en investissant dans les infrastructures résilientes et vertes pour exploiter les abondantes ressources en énergies renouvelables de la région.