Selon Madame Demba Y. TIGNONKPA, ministre de la Planification du développement et de la coopération qui présidait la rencontre de ce 02 octobre 2019, au nom de son collègue de l’économie et des finances monsieur Sani YAYA, les données disponibles sur les neuf (9) premiers mois de l’année indiquent que l’activité économique a été dynamique, dans un contexte de faible taux d’inflation.
« Le taux de croissance économique devrait s’établir à 5,3% en 2019, soit une révision à la hausse de 0,2 point de pourcentage par rapport à la prévision initiale, contre une réalisation de 4,9% en 2018.Cette progression serait impulsée par tous les secteurs, surtout le secteur tertiaire avec une contribution de 3,4%, ainsi que le secteur secondaire avec un regain de dynamisme qui a rehaussé sa contribution à la croissance économique à 1,2%.Quant aux indicateurs budgétaires, ils resteraient en amélioration. Le déficit budgétaire serait contenu, pour la 3e année consécutive, dans la norme communautaire de 3% du Produit Intérieur Brut, grâce aux efforts de recouvrement des recettes publiques et à la maîtrise des dépenses budgétaires »,indique également madame TIGNONKPA.
En ce qui concerne le financement de l’économie, il ressort de cette session, une tendance haussière des concours à l’économie, dans un contexte de baisse du coût du crédit.En effet, l’encours des crédits à l’économie a progressé sur une base annuelle de 4,9% à fin juin 2019, après 4,2% au 31 mars 2019 et 4,1% à fin décembre 2018. Ce dynamisme a porté le ratio crédits à l’économie sur Produit Intérieur Brut à 40% au 30 juin 2019.
Quant au taux d’intérêt débiteur moyen des crédits bancaires, il s’est replié à 7,65% au 30 juin 2019, contre 8,52% un an plus tôt, soit une régression de 87 points de base.Ces évolutions sont encourageantes. Toutefois, lorsqu’on examine les nouvelles mises en place de crédits, elles ont connu une baisse de 8,1% sur les six (6) premiers mois de l’année, par rapport à la situation observée durant la même période de 2018.
De plus, il a été relevé lors des précédentes sessions, que les financements demeurent peu orientés vers l’habitat et l’agriculture, en dépit de l’importance de ces secteurs dans le développement économique et social du pays.A titre illustratif, à fin juin 2019, les crédits à l’habitat et à l’agriculture ne représentent que 4,3% et 0,2%, respectivement, du total des financements bancaires.
Face à cela, la session d’aujourd’hui estime qu’il faut œuvrer pour relever le niveau des nouvelles mises en place de crédits et changer la structure de financement au profit des secteurs porteurs d’une croissance inclusive, surtout les secteurs de l’habitat et de l’agriculture.
S’agissant de l’assainissement des banques, le ministre de la planification du développement et de la coopération a informé le Conseil que le Gouvernement s’est résolument engagé à céder ses participations ou ouvrir la majorité des capitaux de la BTCI et de l’UTB à des investisseurs stratégiques disposant de solides compétences bancaires et financières. Un avis de pré-qualification a été lancé, à cet effet, le 23 septembre dernier.L’aboutissement de ce processus devrait permettre à ces deux (2) banques de réaliser leur plein potentiel, surtout en matière de financement sain de l’économie.
Par ailleurs, pour assurer la viabilité du secteur de la microfinance, afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle d’outils de financements alternatifs, les travaux d’assainissement de ce secteur se poursuivent, avec entre autres le retrait d’agrément à sept (7) structures dont :un (1) réseau et quatre (4) de ses caisses de base ;et deux (2) structures unitaires.La vision nationale pour l’inclusion financière est d’avoir une population financièrement instruite, ayant un accès accru et permanent à une gamme de produits et services financiers adaptés, diversifiés et à coûts abordables. Pour y parvenir, le Gouvernement a lancé depuis 2015 un processus participatif dénommé MAP (Making Accès to financial service Possible). Cette démarche a permis :de faire le diagnostic complet de l’état de la finance inclusive du pays ; et d’élaborer une nouvelle Stratégie Nationale de développement de l’Inclusion Financière (SNIF) 2019-2023, alignée sur la stratégie régionale élaborée par la BCEAO. Pour rappel, le 20 septembre dernier a été adopté , l’avant-projet de cette feuille de route quinquennale en matière d’inclusion financière.
En effet, le diagnostic a révélé une évolution favorable des indicateurs de l’inclusion financière. En particulier, le pourcentage de la population adulte, âgée de plus de 15 ans, détenant un compte dans les banques, les systèmes financiers décentralisés et les services postaux est porté à 74%, contre 50% cinq ans plus tôt, en progression de 24 points. Afin de consolider ces acquis, la Stratégie nationale a proposé un cadre cohérent qui devrait permettre de : faciliter l’épargne dans les établissements formels ; améliorer la disponibilité et la fourniture de crédit ; améliorer la qualité et élargir l’utilisation des paiements, à travers notamment la monnaie électronique ; améliorer la gestion des risques pour les clients fiables ; et développer l’infrastructure pour soutenir l’octroi des services financiers. La mise en œuvre réussie de cette stratégie requiert l’engagement de toutes les parties prenantes.
En prélude aux travaux, les membres du Conseil National du Crédit, ont eu à suivre, un exposé sur le thème « Crédit-bail et affacturage, deux modes alternatifs de financement des entreprises togolaises ». Cette présentation a été faite par les responsables de la Société AfricanLease Togo, en abrégé ALT, qui a obtenu, le 16 août dernier, l’agrément pour exercer en qualité d’établissement financier à caractère bancaire. AfricanLease Togo est donc autorisée à faire des opérations de crédit-bail, d’affacturage et de services de paiement.