Après avoir participé de diverses manières et à différents niveaux à l’élaboration du rapport général de l’Evaluation nationale des risques et du plan d’action en vue de l’atténuation des risques de Blanchiment des Capitaux et du Financement du Terrorisme identifiés, plusieurs acteurs durant deux jours, vont finaliser les documents et procéder à leur validation. On a comme participants, des représentants de la douane, des banques, de l’armée et des ministères concernés.
L’Evaluation nationale des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (ENR) au Togo est instituée par la loi uniforme N°2018-004 du 04 mai 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, en conformité avec les recommandations du GAFI.
L’Evaluation nationale des risques constitue le baromètre, l’instrument de mesure au plan national de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Elle permet de dégager les tendances en la matière et de proposer les mesures propres à faire face au nouveau défi. C’est l’instrument par excellence de définition et de réorientation de la politique nationale en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Car, avec la nouvelle loi uniforme, la politique nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme est définie par une approche basée sur le risque.
Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) évaluera en août prochain le dispositif togolais dans ce domaine. L’objectif de cet organisme est de protéger les économies nationales et les systèmes financiers et bancaires des pays de la Cédéao contre les produits du crime et de lutter contre le financement du terrorisme.
Dans un récent rapport, le GIABA pointait du doigt une corruption croissante qui entrave la mise en œuvre efficace de la LBC/FT* et, comme de nombreux autres pays de la région, le Togo doit améliorer ses performances en matière de gouvernance et aménager un environnement propice au respect de ses obligations en matière de LBC/FT.
Cependant, l’organisme estime que le Togo a progressé dans la résolution des défaillances stratégiques identifiées dans son système de LBC/FT. Les mesures les plus concrètes adoptées concernent l’adoption de législations clés, l’obtention de condamnations pour diverses infractions sous-jacentes, le lancement de l’évaluation nationale des risques et la fourniture de statistiques par la CRF sur l’échange d’informations, la fraude et la saisie de produits interdits.
La cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) reconnaît des défaillances. ‘Nous sommes invités à mettre rapidement en œuvre les actions qui permettront de corriger les insuffisances pour permettre à notre pays d’avoir une meilleure note’ a déclaré Tchaa Bignossi Aquiteme, président du CENTIF.
De son côté, Kossi Tofio, le directeur de cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, a indiqué que dans le cadre du plan national de développement, ‘il est prévu le renforcement des actions de lutte contre la fraude, la corruption et le blanchiment des capitaux en mettant un accent particulier sur les stratégies de lutte en vue d’enrayer ces fléaux qui handicapent le développement socioéconomique du pays’.
Pour finir le représentant du ministre de l’économie et des finances a indiqué que : « Je voudrais vous signaler que les résultats de l’Evaluation nationale des risques intéresseront, outre le gouvernement, les acteurs du secteur privé auxquels la règlementation LBC/FT impose des obligations. Je vous invite donc à l’utilisation des résultats de l’ENR. Je voudrais également vous rappeler que conformément à la loi, vous avez l’obligation de conduire votre propre évaluation des risques sur la base et à la suite de l’Evaluation nationale des risques. Je sollicite donc une réelle implication de votre part. Cette implication se traduira par votre engagement à mettre en œuvre les recommandations issues de l’Evaluation nationale des risques en vue d’atténuer les risques qui auront été identifiés dans vos différents secteurs et par une conduite d’une évaluation institutionnelle de vos risques ».
La Banque mondiale, l’ONUDC ,GIABA et autres participent aux côtés du gouvernement à cette lutte en formant et en assistant les structures chargées de la réalisation de l’Evaluation nationale des risques, tout au long du processus et en apportant des observations constructives et pertinentes en vue d’améliorer le rapport de l’Evaluation nationale des risques.